Saint Jean du Gard, 20 km.

J'avais cherché  une aventure durant ma vie entière, une simple aventure sans passion, telle qu'il en arrive tous les jours, à d'héroïques  voyageurs et me trouver ainsi, un beau matin, par hasard, à la corne d'un bois du Gévaudan,  ignorant du Nord comme du Sud, aussi étranger à ce qui m'entourait que le premier homme  sur terre, continent perdu, c'était trouver réalisée une part de mes rêves quotidiens. R-L Stevenson

7 h, nous quittons St Germain de Calberte. L'appréhension est revenue à grand pas ce matin, lorsque Thierry s'est réveillé avec des morsures sur une jambe. Les piqures ressemblent étrangement aux traces que font les punaises après s'être remplies le ventre de sang de leurs victimes. Comme à chaque fois que nous sommes dans un gîte, nos sacs ne sont jamais mis sur un lit, première précaution qu'il faut prendre lorsque nous fréquentons des lieux publics. Ces mauvaises bestioles se  sont elles introduites clandestinement  lors de notre passage à Florac? malgré les précautions que nous avions prises.

Nous préférons ne pas réfléchir et prenons les sentiers avec un beau lever de soleil. Aujourd'hui 18 août c'est notre dernier jour de marche. Comme STEVENSON, nous arrêtons à St Jean du Gard. La matinée reste agréable à travers forêt, collines  chemins sinueux. Nous arrivons à Saint Etienne-Vallée Française après 9 km. Authentique village cévenol. Nous remarquons une petite boutique de bijoux, tenue par 2 messieurs. Nous entrons et  découvrons que les colliers sont faits sur place, en  discutant avec les propriétaires. Les perles sont des graines venant de Martinique, c'est beau alors on se laisse tenter par ces jolies  parures.  Plus loin dans le village, nous prenons le temps de prendre notre café, nous flânons un peu plus longtemps que les autres jours, c'est la dernière journée que nous passons dans cette magnifique région. Nous traversons le village  pour prendre une petite route sur la droite, continuons sur un chemin qui monte entre des massifs forestiers. Nous gagnons le col  St Pierre après une bonne montée  raide, grosses pierres sous les chaussures, visibilité à perte de vue. Nous retrouvons le papa d'Annecy et ses 2 enfants que nous avions rencontrés à Le Monastier sur Gazeille.  Un  de 12/13 ans l'autre 10/11ans, ces jeunes marchent à une allure soutenue malgré leur jeune âge. Nous nous installons ensemble pour pique-niquer et discuter du Gr. Ce petit trio a  décidé de continuer jusqu'à Alès.

 Plus tard nous reprenons notre destination en descendant à travers bois qui nous conduit à l'Affenadou toute petite commune. Par la suite nous marchons sur la D 907, nous la suivons en direction de St Jean du Gard. Les derniers kms se font sur cette route. Nous arrivons au gîte d'étape le pré  de Modestine  qui se trouve sur l'itinéraire. Nous sommes attendus par la maîtresse de maison. Boisson fraîche comme bienvenue, nos chaussures dans l'entrée et les sacs  restent dehors. La dame est gentille mais demande nos derniers jours de nuitées. Florac pose problème et pour cause. La maîtresse des lieux s'excuse mais nous demande de vider nos sacs afin d'inspecter toutes nos affaires, plis, coins et recoins rien ne doit être oublier,  elle nous aide dans le dépistage. Tout y passe, du slip au chaussettes, du sac à la brosse, du couchage à la serviette. Nous ne trouvons absolument aucune bestiole et pourtant Thierry a été piqué. Nous lui en parlons et lui disons que notre arrêt de la veille était au Recantou, elle nous certifie que le propriétaire prend ses précautions à chaque randonneur qui s'arrête chez lui. Elle nous parle d'un répulsif le clako, en vente chez tous les adhérents de l'association Stevenson,  dont le gîte fait partie. Bien sûr on ne se fait pas prier et achetons le produit miracle. 

Nous aspergeons tous les vêtements, couchage, sacs, des fois qu'une coquine serait restée à l'insu de notre inspection. Elle nous dit que le refuge de Florac est depuis pas  mal de temps sous surveillance mais que les punaises font surface régulièrement. Son mari est justement parti désinfecté les lieux, mais que malheureusement à ce niveau tout devrait être détruit literie, boiserie  pour éradiquer ces vilaines invitées. La mairie ne prend apparament  pas au sérieux ce phénomène qui polue la situation.

Nous sommes rassurés du test "punaises" et allons prendre posséssion de notre chambre qui est très bien. Dans la soirée, nous allons visiter la ville qui se trouve à 1 km et restons à manger le soir sur une terrasse d'un restaurant.